Une SIMCA invitée vedette du plus beau plateau de voitures de courses que l’on puisse imaginer

Article pour le Flash Info du Club SIMCA France
Rédigé par O.Bellanger
Photos :Claude Foubert - Adolph Conrath
 

En cette période d’autophobie militante si souvent relayée par les médias, ce n’est pas tous les jours que l’actualité nous permet de mettre en avant nos chères SIMCA. C’est pourtant ce qui s’est passé durant ce long week-end de la mi-juillet au Mans, lors de la plus belle réunion de l’année des véhicules de prestige, de collection et, surtout, de sport : à savoir « Le Mans Classic 2008 » !

Cette manifestation qui se tient tous les deux ans sur le prestigieux circuit de 13,605 km des 24 Heures (fermé pour l’occasion à la circulation normale comme lors de la course de juin) regroupe un plateau tout à fait incroyable (et le mot n’est pas trop fort) de véhicules d’exception à la fois sur la piste, mais aussi dans l’enceinte du circuit et sur les parkings créés pour l’occasion directement sur la piste du circuit permanent, le Bugatti.

L’idée de la manifestation est simple : retracer en un week-end 56 ans de courses d’endurance au Mans ! Divisées en 6 plateaux allant de 1923 à 1979, 414 voitures qui ont participé (ou un modèle identique) aux 24 heures du Mans, ont disputé 3 courses d’environ ¾ d’heures chacune de vitesse et d’endurance par groupes d’âge sur le grand circuit. Le 1er plateau partant à 16 heures le samedi, relayé par le deuxième et cela jusqu’au dimanche à 16h, moment où le 6ème plateau des voitures de 1972 à 1979 a franchi la ligne d’arrivée finale.

Mais, à côté de ces courses passionnantes – les pilotes, certains amateurs mais aussi des champions en activité et autres grands noms du sport automobile, se livrant à de vraies empoignades sur la piste – « Le Mans Classic » est aussi l’occasion de voir réunies les voitures des visiteurs venu du monde entier : Ferrari, Lamborghini, Bentley, Lincoln, Rolls Royce, Ford, … SIMCA ! Une promenade au sein de ce musée à ciel ouvert donne à tout amateur d’automobiles anciennes l’impression d’entrer dans un paradis dans lequel seuls quelques 80 000 autres passionnés (quand même …) ont le droit d’entrer. Alors, certes, pour nous collectionneurs de modèles populaires, cette manifestation est plutôt coûteuse et d’un standing différent de celui auxquelles participent le plus souvent nos SIMCA, mais, sur le terrain, l’accueil qui m’a été réservé par les spectateurs et autres collectionneurs était celui d’un intérêt nostalgique et la surprise de voir que, oui, au Mans, les breaks SIMCA 1500 sont plus rares que les Ferrari Enzo !



 

Mais, me direz-vous, comment une SIMCA peut-elle se trouver être une invitée d’honneur sur un plateau d’un tel niveau ? Tout le mérite en revient à Evelyne et Michel HEISE qui ont consacré, en dehors de toute structure officielle d’aide mais grâce à un réseau militant d’amis divers, de très nombreuses heures à la réalisation de leur rêve : fêter dignement les 70 ans de la SIMCA 8 en alignant l’exacte réplique du modèle qui a couru les 24 Heures de 1938 ! Ils en ont passé des heures à collecter les informations et les photos pour reconstituer le véhicule dans l’état le plus proche possible de l’origine, ils en ont eu des suées à préparer le moteur et tous les accessoires pour permettre à cette petite bombe de 60 ch DIN de s’aligner sans rougir sur le circuit au milieu des énormes Bentley 4,5 l et autres Bugatti 37 !

 

 

Mais le résultat a été étonnant, et Bruno VANDESTICK, le speaker officiel de la course, n’a pas manqué de le rappeler au nombreux public présent : une SIMCA de 70 ans, préparée comme une championne, a couru « Le Mans Classic » avec à son volant un grand pilote, ancien double vainqueur des 24 heures en 1978 et 1979, à savoir Jean-Pierre JAUSSAUD, lui-même alerte septuagénaire revenu sur les terres de ses succès par amitié pour Michel et Evelyne, Evelyne qui, en passant, a tenu elle aussi, et de fort belle manière, le volant de la SIMCA 8 sur les Hunaudières comme co-équipière de Jean-Pierre JAUSSAUD ! Cendrillon, au volant de sa Citrouille-SIMCA 8, a fini par rencontrer son prince (pilote) charmant …

Et ils se sont bien débrouillés ! Malgré la casse du carter de boîte de vitesses et de la transmission, malgré un pont au rapport trop court pour les longues lignes droites du circuit et malgré un amortisseur arrière fatigué, au final, la vaillante petite 8 (1090 cm3 de cylindrée seulement) s’est classée 51ème sur 63 au classement général absolu devant des Bentley, Riley, Bugatti ou … Talbot (mais anglaises celles-ci) et ce bien qu’elle ait dû abandonner deux fois sur les trois manches ! Elle a aussi terminé 52ème sur 63 à l’indice de performance malgré une surchauffe et une perte de puissance qui lui a fait perdre 7 ou 8 places dans le dernier tour, alors que la petite SIMCA était équipée d'un moteur de série, celui préparé par Patrice CAMERANO ayant malheureusement rendu l'âme lors de la manche de nuit ! En effet, au Mans, rien ne sert de courir vite : le but est d’arriver au terme de la course d’endurance !

Si cette aventure particulière vous intéresse, et que vous aimeriez en savoir plus, n’hésitez pas à visiter le superbe site internet qu’Evelyne et Michel HEISE ont consacré à leur engagement (http://www.simca-le-mans.com/), vous y retrouverez le parcours des SIMCA au Mans de 1937 aux victoires Matra-SIMCA de 1972 à 1974 ainsi qu’une multitude de détails et de photos qui vous en apprendront certainement beaucoup plus que je ne pourrais le faire dans cet article ! Vous pourrez aussi en profiter pour découvrir leur boutique en ligne et leur donner un petit coup de main financier, la préparation de voitures de course, même SIMCA, étant une passion plutôt coûteuse, en vous offrant une lithographie inédite ou une réplique exacte au 1/43ème de la vedette du jour … que d’ailleurs BRUMM envisage de lancer dans une série spéciale identique à celle de « Le Mans Classic » !

Mais, me direz-vous, était-elle la seule SIMCA alignée ce jour là ? S’il est vrai que sur les « parkings » du Mans, les Lamborghini étaient nettement plus nombreuses que les SIMCA – une bonne vingtaine contre moins de 5 repérées sur place y compris la mienne – il n’empêche qu’elle n’a pas été la seule sur la piste ! La plus visible étant évidemment la Matra SIMCA MS660 de 1971 alignée à l’époque pour Graham Hill et Henri Pescaloro, elle a, comme a l’époque, brillamment défendue ses couleurs et fait entendre son moteur Matra dont les nostalgiques disent que c’est le plus beau son de V12 à avoir jamais hanté Le Mans

Et, plus discrètement, si tant est que sa couleur rouge pouvait la faire paraître effacée, une SIMCA Abarth 1300 de 1965 a fait montre de beaucoup de volonté pour essayer de suivre les monstrueuses Ford GT 40, vedettes du plateau 4, et autres AC Cobra, Jaguar E et Porsche 911.

Finalement, au terme de ce week-end passionnant, que d’aucuns auraient pu considérer comme trop huppé pour SIMCA (et ceux là ont eu bien tort de ne pas venir), je vous laisse le soin de découvrir avec la photo qui suit que, vraiment, SIMCA, avait toute sa place dans ce week-end de « Le Mans Classic » et qu’il n’appartient qu’à vous, collectionneurs et passionnés de SIMCA, de venir participer à la prochaine édition en … juillet 2010 ! Et pour vous convaincre qu’une SIMCA a toujours sa place, même dans le milieu de la course automobile, je vous présente l’une des 3 voitures particulières qui se trouvaient garées au sein du paddock des bêtes de course du plateau 4 !

Alors je vous donne rendez-vous chez moi au Mans dans deux ans et d’ici là n’oubliez pas de rendre visite à Evelyne et Michel HEISE sur Internet ainsi qu’au résumé de ce week-end où vous découvrirez de superbes photos sur le site www.lemansclassic.com.

Pour finir, je lance un appel à tous les amateurs de SIMCA car Michel HEISE est à la recherche d’une SIMCA 1500 GL Berline du millésime 1965 (et de l’année 1965) avec sièges avant séparés et boîte de vitesses au plancher en bon état de carrosserie et châssis pour retrouver les sensations de sa première voiture de course … car, contrairement à ce que l’on peut en penser et comme vous pouvez le voir ci-dessous, la SIMCA 1500 a été une voiture de course !

Et, selon mes sources, la préparation du moteur de ce superbe exemplaire par les usines SIMCA permettait d’en tirer plus de 140 ch DIN. Si un ancien de chez SIMCA, ou un préparateur a chez lui des plans ou explications permettant de gonfler le moteur 1475 cm3 d’origine, je suis preneur !

Olivier BELLANGER Adhérent 822.

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